Le coût et le goût du travail agricole, question d’éducation ?
🔸 Quand on parle de fruits et légumes, le coût et le goût sont deux termes très fréquemment employés. Coût et goût sont deux critères déterminants pour le consommateur. 🔸
Pourtant il ne s’agit pas uniquement du coût (prix) du produit vendu ou de son goût (gustatif).
Le coût c’est aussi le coût du foncier, le coût des matières premières, le coût du matériel, le coût de la main d’œuvre, le coût financier des investissements… C’est lourd !
Le goût c’est aussi le goût du travail agricole, le goût de cultiver, le goût de la terre, le goût de devenir agricultrice ou agriculteur. Le goût du risque aussi car il en faut du courage pour se risquer seul.e à s’installer comme productrice ou producteur.
⚠️ Dans 10 ans 50% de nos agriculteurs seront à la retraite! Une crise comme celle que nous vivons aujourd’hui ne nous permettra plus de nous nourrir correctement. ⚠️
Aujourd’hui (et c’est urgent), c’est le moment de se poser des questions :
Comment redonner le goût de l’agriculture et du travail de la terre ? Comment revaloriser le cursus agricole ? Comment inciter nos futur.e .s agricultrices et agriculteurs à s’installer ?
Quels seront nos modèles futurs ? Quelle agriculture voulons-nous pour demain ? Comment acquérir plus d’autonomie ?
Il n’y a pas qu’une seule réponse comme il n’y a pas qu’une seule agriculture.
Nous avons besoin de tout le monde, de cohésion et d’entraide, tant au niveau national qu’au niveau européen.
🔸 Car il faut agir maintenant et anticiper. On dit que l’agriculture est résiliente certes, mais ne serait-ce pas mieux qu’elle soit aussi et davantage dans l’anticipation et la prospective ?
Mais comment être dans l’anticipation quand on est dans l’urgence ? 🔸
🔸 Quelle éducation citoyenne doit-on (re)mettre en place pour valoriser nos emplois agricoles ? Pour (ré)apprendre la valeur du travail, la valeur du produit, la valeur du métier. 🔸
D’ailleurs quelles sont nos valeurs ? De quoi avons-nous besoin pour remettre la valeur travail à sa juste place et pour redonner de la valeur au travail.
L’agriculture a besoin de main d’œuvre.
Notre système est ainsi fait qu’une partie de notre agriculture a « délocalisé » sa main d’œuvre nécessaire à des travailleurs de divers pays européens ou hors de l’UE. Pour des questions d’économie généralement.
Les migrations agricoles ont toujours existé mais cette délocalisation est aujourd’hui problématique car les frontières de l’UE peuvent se fermer à la libre circulation des personnes en période de pandémie notamment et donc les travailleurs européens qui depuis des années venaient faire les saisons en France manquaient à l’appel. Le recours à des travailleurs locaux, pour la plupart non formés et non professionnels, aura des répercussions financières sur le coût du produit et ce coût sera difficilement répercuté à la vente.
👉 Ne pas dépendre de l’extérieur est primordial, il faut arriver à un équilibre où nous pouvons subvenir à une partie de nos besoins. Mais cela a un coût (encore !).
On ne peut pas se passer de l’agriculture : elle répond à un de nos besoins de base qui est de se nourrir.
L’agriculture a besoin de productrices et de producteurs engagés. Mais aussi de consom’actrices et consom’acteurs engagés.
Demain, serons-nous prêt.e.s à payer le prix fort de nos économies actuelles ?